Dans le cadre d'une réflexion sur les trajectoires futures du système électrique français, cette étude propose un éclairage sur les enjeux structurels à moyen terme. La première partie analyse les principaux facteurs d’incertitudes qui conditionnent la transition du secteur électrique français sur les plans technique, économique et politique. La seconde partie présente une analyse exploratoire de quatre scénarios d’évolution du système électrique à l’horizon 2030, visant d'une part à évaluer les conditions de mise en cohérence de ces trajectoires, en tenant compte des objectifs politiques, et, d’autre part, à analyser leur capacité à répondre aux enjeux identifiés en première partie, ainsi que leur résilience vis-à-vis des facteurs d’incertitude qui persistent.

MESSAGES CLÉS

  • UNE DÉCENNIE CHARNIÈRE POUR LE SYSTÈME ÉLECTRIQUE FRANÇAIS
    Les incertitudes autour du vieillissement du parc nucléaire historique, l’érosion des capacités charbon et fioul ainsi que les objectifs de diversification du mix électrique induisent des transformations de grande ampleur pour le système électrique français. Au-delà des objectifs politiques nationaux, la transition du système électrique français doit également prendre en considération les évolutions du marché européen interconnecté. Face à ces nouveaux défis, la planification joue un rôle clé pour élaborer une trajectoire cohérente et résiliente face aux incertitudes.
     
  • L’ÉVOLUTION DE LA DEMANDE ÉLECTRIQUE, UN ENJEU INSUFFISAMMENT CONSIDÉRÉ
    Trop souvent considérée comme une donnée exogène, l’évolution de la demande électrique devrait être réaffirmée comme point de départ de la planification, autour d’une vision politique ambitieuse et d’objectifs chiffrés, afin d’éviter le risque d’investissements échoués dans les infrastructures de production. L’évolution du solde exportateur français pourrait également représenter un levier stratégique pour créer des marges de manoeuvre pour la transformation du mix électrique.
     
  • LE DÉFI DE LA GESTION DE L’ÉCHÉANCE DES 40 ANS POUR LE PARC NUCLÉAIRE FRANÇAIS
    La moitié des 58 réacteurs existants devront réaliser leur 4e visite décennale d’ici à 2025, mettant en lumière le besoin de définir une stratégie de gestion cohérente à moyen terme tenant compte des objectifs politiques décidés, de l’intérêt et des incertitudes techniques et économiques relatives à l’extension de leur durée de vie. À consommation stable et sans augmentation du solde exportateur, aucune prolongation de réacteur n’est en théorie nécessaire avant 2025 pour respecter l’objectif de réduction de la part du nucléaire à 50 % de la production d’électricité française.
     
  • LE MANQUE D’ANTICIPATION DES ÉCHÉANCES PEUT AVOIR UN COÛT SIGNIFICATIF
    L’élaboration d’une trajectoire phare sur le moyen et long terme paraît indispensable afin d’assurer une transition progressive et la cohérence entre les points de passage 2023 (planification pluriannuelle de l’énergie), 2025 (diminution du nucléaire) et 2030 (développement des énergies renouvelables électrique). L’analyse des trajectoires montre ainsi qu’en l’absence d’un meilleur lissage des évolutions, la période 2023-2025 pourrait générer des transformations potentiellement brusques et coûteuses.
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