Un article consacré au rôle que peuvent avoir les objectifs de développement durable (ODD) dans la gouvernance du développement durable : rendre opérationnel le développement durable, autant par un compromis international que par des compromis nationaux sur sa « mise en économie ».

Points clés :

  • SURMONTER LES DÉFIS DE LA COHÉRENCE ET DE LA MISE EN ŒUVRE

La négociation d’objectifs du développement durable (ODD) est l’un des premiers acquis de la Conférence Rio+20. Quelle peut être leur valeur ajoutée au regard des accords, traités et conventions existants ? Quelles ambitions raisonnables peut-on concevoir à leur endroit ? L’analyse rétrospective des achèvements et inachèvements de la Conférence inaugurale de Rio en 1992 montre que les ODD doivent contribuer à surmonter au moins deux défis : celui de la mise en œuvre et celui de la cohérence des politiques de développement durable, et ce dans tous les pays indépendamment de leur revenu.

  • PROVOQUER L’EXPÉRIMENTATION ET FAVORISER L’APPRENTISSAGE

Compromis politique entre pays aux préoccupations différentes sinon divergentes, le développement durable manque encore aujourd’hui de traduction économique. À charge en conséquence pour les ODD de provoquer cette incarnation dans l’économie, et d’encourager l’apprentissage et l’expérimentation faute de quelconques « recettes » mises à disposition des gouvernements. L’intérêt des ODD est donc au moins autant procédural que substantiel.

  • RENONCER AUX CHIMÈRES DE SOLUTIONS GAGNANT-GAGNANT

La « mise en économie » du développement durable, qui doit urgemment succéder à sa « mise en politique » survenue il y a vingt ans, créé des perdants. Ses effets de surcroît sont incertains, l’incertitude sur les gains pouvant être supérieure à celle entourant les coûts de l’action. Rendre opérationnel le développement durable requiert dès lors de créer un compromis politique interne dans chaque pays ou région, et de renoncer à l’idée trop simple de solutions gagnants-gagnants.

  • PAS DE COMPROMIS INTERNATIONAL SANS COMPROMIS INTERNE… ET RÉCIPROQUEMENT

Un compromis entre pays a rendu l’idée de développement durable possible en 1992. Un compromis à l’intérieur des pays rendra le développement durable opérationnel à compter de 2015, à condition que les négociations ne se bornent pas à énoncer ce qui est bon pour les autres – et en particulier les PED et les PMA –, mais soient l’occasion de répondre à cette question éminemment moins consensuelle de ce qui est bon pour soi.

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