Dans l’objectif de s’adapter au changement climatique, il est important, voire primordial, de communiquer et d’interagir entre disciplines, mais aussi entre professions, quitte à envisager de nouveaux modes d’action collective ou de nouveaux métiers. À cette fin, un processus itératif de transmission des certitudes et des incertitudes est proposé, ainsi que la formation d’un collectif mêlant acteurs publics, privés et scientifiques de tous domaines. La communication pourra s’appuyer sur les perceptions du changement climatique et la réalité de celui-ci pour favoriser l’adaptation.

MESSAGES CLÉS

  • UN COLLOQUE INTERDISCIPLINAIRE ET PROSPECTIF

Cet article synthétise les discussions du colloque-débat (In)certitudes et adaptation au climat futur (17-18 novembre 2014, Meudon, Paris) organisé dans le cadre du projet « Vers des services climatiques pour les industries françaises » (SECIF). Cet événement visait, en réunissant différents acteurs (climatologues, sociologues, industriels, économistes, politiques) travaillant à diverses échelles (du national au local), à clarifier la question des incertitudes climatiques pour en faciliter l’intégration dans les démarches d’adaptation au changement climatique. Il souhaitait également impliquer dans la réflexion les « acteurs de demain », ici des étudiants (les auteurs) en climatologie, géographie, économie, sociologie, etc.

  • DIFFÉRENTES APPROCHES ET APPROPRIATIONS DE L'INCERTITUDE

Le traitement de l’incertitude (climatique, socio-économique et politique) dans le processus d’adaptation opère différemment selon la problématique et les acteurs concernés. De plus en plus, la fourniture de services climatiques est vue comme une réponse pour faciliter l’appropriation d’une information scientifique de plus en plus complexe et des incertitudes. Toutefois, les informations scientifiques transmises aux acteurs et décideurs seraient trop souvent détachées des contextes territoriaux (problèmes d’échelles, de cadrage par rapport aux logiques institutionnelles, etc.), reflétant ainsi des conceptions différentes de la question des incertitudes : jugée incontournable pour les scientifiques, elle risque de nuire à la crédibilité et à l’appropriation de l’information pour nombre d’acteurs.

  • COMMUNIQUER POUR CONCILIER SCIENCE ET ACTION POLITIQUE

Si la question de la communication des données climatiques et de leurs incertitudes est donc cruciale, elle reste balbutiante dans la pratique. Selon les auteurs, la voie la plus prometteuse serait de rassembler des équipes-projet interdisciplinaires (acteurs publics, acteurs privés et scientifiques) autour de processus itératifs de partage de points de vue, d’informations et de prise de décisions. Cela permettrait de palier la déconnexion actuelle entre la science climatique et les politiques publiques, et d’ainsi d’accompagner les territoires vers l’adaptation.

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