Un article consacré à l'évolution de la demande interne en produits agricoles en Chine, et à ses conséquences en termes économiques, sociaux et environnementaux. Devenu importateur net de denrées alimentaires au début des années 2000, le pays doit en effet développer un système de production durable, préservant les ressources, l'environnement et la cohésion sociale.

Points clés :

  • UNE AUTOSUFFISANCE IMPOSSIBLE

L’augmentation des pressions démographiques et environnementales sur les ressources naturelles du territoire chinois menacent sérieusement les volumes de production agricole. Afin de satisfaire la demande, le basculement de la balance commerciale agricole chinoise au début des années 2000 a fait du pays un importateur net de denrées alimentaires.

  • DES ENJEUX ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX

À court terme, la Chine doit répondre aux évolutions de la demande interne tout en se protégeant des risques liés à une nouvelle flambée des prix à l’international. A long terme, la elle doit développer un système de production durable, préservant les ressources, réduisant les écarts de revenus entre ruraux et urbains et répondant aux préoccupations des consommateurs. En même temps que la Chine assure le développement de sa production agricole dans la compétition internationale, elle doit aussi tenir compte des questions relatives au développement rural et urbain du pays, en termes de territoire mais également de cohésion de la société : les campagnes subissent un phénomène de désertion de paysans migrants vers les villes, tandis que l’urbanisation rapide, dans le même temps, révèle les besoins en infrastructures et les difficultés de recomposition de la société chinoise.

  • UNE TRANSITION DIFFICILE MAIS POSSIBLE

Les revendications et les capacités d’action élargies d’un ensemble éclaté d’acteurs politiques (provinces, municipalités, gouvernements locaux), économiques (entreprises) et sociaux (groupements de société civile, organisés ou ad hoc) redessinent aujourd’hui le processus de décision politique en Chine. Parallèlement, les contraintes internationales, en matière de volatilité des prix notamment, pèsent sur les arbitrages politiques et économiques possibles. Néanmoins, des marges de manoeuvre existent pour conduire cette transition de modèle agricole et sociétal, qui articulent le développement de l’irrigation, de la recherche agronomique, notamment des biotechnologies, mais aussi de l’agriculture biologique, ainsi que la modernisation et l’industrialisation du secteur. Ce qui impose de s’interroger à nouveau sur la viabilité économique et environnementale des différentes trajectoires qui pourraient s’engager aujourd’hui.

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