Présentation

Ce Décryptage dresse une cartographie critique des différents concepts proposant d’intégrer la santé humaine à son environnement animal et écologique, de leurs forces et de leurs faiblesses, sous les angles de l’intégration effective des dimensions du développement durable, et de leur mise en politique.

Messages clés

  • La démarche One Health, et l’association tripartite entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), contenait d’importantes promesses d’intégration de toutes les dimensions de la problématique soulevée par le risque des maladies infectieuses humaines d’origine animale (zoonoses). Pourtant, ce concept est resté peu intégrateur, privilégiant une approche infectiologique vétérinaire, sans capacité véritable de traiter les dimensions environnementales, et sans donner lieu à des instruments de politique.
     
  • L’écologie de la santé, et sa version anglophone Ecohealth, reste encore trop centrée sur l’analyse des facteurs de risques environnementaux pour la santé humaine, mais ne propose pas de démarche intégratrice des modèles de gestion sanitaire, vétérinaire et écologique.
     
  • L’approche de la santé mondiale, ou Global Health, témoigne d’une forte prise de conscience des interrelations entre la mondialisation et la santé humaine, mais reste prioritairement centrée sur l’individu et la médecine. 
     
  • Enfin, le concept de « santé planétaire », Planetary Health, part de la reconnaissance des limites de la planète pour proposer une approche intégratrice, mettant notamment l’accent sur les dimensions sociales de la santé, mais sans déboucher sur des préconisations concrètes et abouties. 
     
  • Au total, il apparaît donc d’une part une difficulté à véritablement intégrer les trois dimensions de la santé humaine, animale et environnementale, et d’autre part une difficulté à mettre en politique les concepts, éventuellement novateurs et ambitieux, avancés depuis vingt ans pour proposer un progrès dans ce domaine. Une telle mise en politique suggère le besoin d’une prise en charge au niveau où se situera l’efficacité de la prévention de la prochaine pandémie : intégré et multilatéral. 
     
  • Pour cela, un dispositif de politique et de programmation multilatéral est à souhaiter, sur le modèle d’une convention des Nations unies à l’image de celle sur le droit de la mer, ou d’un programme d’action transversal, à l’image de celui qui existe sur l’eau, UN-Water. 
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4 pages
    Auteurs :
  • Serge Morand,
  • Jean-François Guégan,
  • Yann Laurans