Comment la production de fer primaire vert en Afrique du Sud pourrait contribuer à la décarbonation mondiale

Résumé

La production de fer et d'acier est l'une des plus importantes sources mondiales d'émissions industrielles de gaz à effet de serre (GES). L'Afrique du Sud pourrait exporter de manière compétitive du fer primaire à émissions de GES quasi nulles vers les sidérurgistes des principaux marchés en voie de décarbonation. Un processus vert de production de fer primaire substitue l'hydrogène au coke comme réducteur de minerai de fer. Une usine en Afrique du Sud bénéficierait de l'essentiel de son avantage concurrentiel en termes de coûts grâce à l'hydrogène produit à partir d'électricité solaire photovoltaïque à très faible coût. Sur les marchés d'importation, en prenant l'exemple de l'Union européenne (UE), les sidérurgistes pourraient utiliser du fer primaire vert importé pour accroître l'utilisation des fours électriques à arc tout en réduisant la demande totale d'électricité propre de l'UE (c'est-à-dire l'hydrogène pour les besoins de réduction d'émissions) et ainsi réduire les coûts totaux du système de décarbonation. L'Afrique du Sud pourrait renforcer les exportations et les recettes fiscales essentielles tout en favorisant une transition plus large vers une industrie durable. Trois éléments sont nécessaires pour débloquer de nouveaux modèles commerciaux mondiaux impliquant la relocalisation de la production de fer primaire vert dans des régions où l'énergie renouvelable est abondante : (1) un sidérurgiste ayant accès à une technologie de réduction de l'hydrogène adaptée aux minerais de l'Afrique du Sud et désireux et capable d'investir dans une usine ; (2) l'accès à un marché principal attractif pour la production de cette usine ; et (3) des règles commerciales internationales et une comptabilité des émissions liées à la teneur en carbone des produits de base qui permettent la reconfiguration des chaînes d'approvisionnement pour réduire les coûts de décarbonation mondiaux.