Une intervention de Raphaël Billé dans le cadre du séminaire « Histoire, philosophie et sociologie de l’écologie » (HPSE) organisé au département de biologie de l’École normale supérieure (Bioemco).

Présentation du séminaire :

« [...]ce séminaire s’adresse en premier lieu aux chercheurs en écologie et se propose comme un moment de réflexivité sur leur discipline, ses pratiques, ses outils, ses théories et toute la mise en réseau qui relie les travaux des écologues et le reste de la société. L’ensemble des thèmes abordés va ainsi de l’histoire de l’écologie à des considérations épistémologiques et philosophiques sur la discipline, en passant par l’articulation entre travail scientifique et formulation des politiques environnementales. Étant donné la diversité des questions abordées, le séminaire a pour second objectif d’être un moment d’échanges sur ces sujets, entre chercheurs de différentes disciplines comme entre chercheurs et acteurs non-académiques ; il est donc ouvert à toutes et tous. »

Résumé de la présentation :

« La faiblesse relative des financements aujourd’hui accordés à la conservation de la biodiversité, associée à la situation toujours plus préoccupante de cette biodiversité dans les pays développés comme en développement, créent un climat propice aux "injonctions de pragmatisme". En cette période difficile, les tentatives de rationalisation de l'action fleurissent et chacun est régulièrement invité à renoncer à ses rêves au nom de l'efficacité. Les vecteurs de ce (supposé) pragmatisme sont nombreux et hétéroclites mais se trouvent le plus souvent au carrefour de l'écologie et de l'économie – cette dernière apparaissant comme la science de la rationalisation de l'action par excellence. [...] La présentation [de Raphaël Billé] s'attachera à montrer qu'au-delà du débat habituel opposant principalement tenants du pragmatisme et d’une certaine éthique de la nature, il est crucial de porter la discussion sur le terrain même du pragmatisme, de la rationalité et de l'efficacité, par une analyse stratégique du contexte d’action dans lequel se déploient ces concepts, méthodes et instruments. L'alternative est-elle réellement entre pragmatisme et éthique ? La critique de ces approches oblige-t-elle à en proposer d'autres ? Si oui, lesquelles ? Si non, que reste-t-il pour améliorer l'efficacité de l'action en faveur de la biodiversité ? »