Un article consacré à l'approche économique de la biodiversité à travers l'exemple de la question de l'eau dans les montagnes Catskills aux États-Unis.

Points clés :

LES CATSKILLS, PARANGON DE L’APPROCHE ÉCONOMIQUE DE LA BIODIVERSITÉ
Il est aujourd’hui courant d’en appeler au développement d’une approche plus économique de la biodiversité. L’un des cas cités en exemple est celui de la Ville de New York qui aurait évalué l’intérêt de préserver les services environnementaux sur le bassin versant rural d’où elle puise ses ressources en eau, et mis en oeuvre un paiement pour services écosystémiques (PSE) « préventif », plus rentable que la construction d’une usine de traitement de l’eau.

UNE RÉALITÉ FORT ÉLOIGNÉE DE LA LÉGENDE
Une analyse de la littérature disponible laisse pourtant penser que New York n’a pas réellement fait face à une alternative entre la perte des services écosystémiques fournis par son bassin versant et leur conservation ; que la décision ne s’est pas appuyée sur un calcul coût-efficacité, mais sur un raisonnement plus général dont les termes économiques étaient évidents ; enfin, que la solution trouvée ne correspond que très partiellement à un PSE.

UNE LÉGENDE URBAINE AUX VERTUS HEURISTIQUES BIEN RÉELLES
L’approche économique s’est déployée à l’intérieur d’un espace créé et délimité par le cadre juridique. L’analyse économique semble avoir été plutôt un moyen de justifier et de rationaliser a posteriori une décision principalement déterminée par la législation. L’instrument économique n’a pas « résolu » une éventuelle tension entre objectifs environnementaux et économiques, encore moins à lui seul. Il est intervenu pour faciliter cette résolution, dans un cadre défini par la loi, en synergie avec les autres moyens de gestion disponibles.

LES CATSKILLS NE DÉMONTRENT NI LE RÔLE DÉCISIONNEL DE L'ANALYSE ÉCONOMIQUE NI LA VERTU DES PSE
Le cas illustre néanmoins une alternative entre solution coûteuse, recourant à la technologie et au capital, et solution moins coûteuse, recourant plutôt à la gestion environnementale, à des techniques plus simples, moins capitalistiques et éventuellement plus intensives en travail.

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