L’utilisation de la taxe carbone pour inciter aux changements de comportements, politique jugée la plus efficace par la plupart des économistes, s’est confrontée ces derniers mois à l’hostilité de l’opinion publique, pointant notamment le manque d’alternatives bas-carbone accessibles pour se déplacer et les contraintes budgétaires des ménages. Au-delà de l’application mécanique d’une trajectoire de prix, ces revendications invitent à reconsidérer les limites de l’approche par la tarification du carbone pour transformer la société et à identifier les conditions d’une évolution soutenable de cette taxe tenant compte à la fois de la demande de justice sociale et des objectifs environnementaux à atteindre – la neutralité carbone en 2050.

Messages clés

  • Contre l’idée qu’une pause dans la hausse du prix du carbone fragiliserait la fiscalité environnementale et, in fine, la mise en oeuvre de la transition écologique, ce Document de propositions souligne que cette pause peut être mise à profit pour restaurer la confiance dans cet outil nécessaire sur le long terme qu’est la taxe carbone et rebâtir des fondations solides à la transition écologique en France.
     
  • L’application en pratique de la taxe carbone, idéale en théorie, soulève des difficultés qui montrent l’importance de disposer d’alternatives bas-carbone mobilisables pour les acteurs, sans quoi une hausse du prix du carbone aura pour conséquence une réduction du bien-être, en particulier pour les ménages les plus contraints.
     
  • Une comparaison internationale montre que la hausse de la fiscalité en France a déjà eu un impact notable sur le prix des carburants, en particulier plus significatif qu’en Suède ou en Colombie Britannique (Canada), exemples souvent cités d’une taxation du carbone réussie.
     
  • 4 priorités devraient guider l’action des pouvoirs publics pendant cette pause : (1) renforcer les capacités de changement en finançant la transition ; (2) préserver le budget des ménages en leur versant une « prime de transition écologique » annuelle ; (3) rééquilibrer la contribution de tous les secteurs à la transition ; (4) donner des perspectives claires d’évolution des secteurs pour atteindre la neutralité carbone.
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