Transport
Présentation
25 % des émissions mondiales de CO₂ proviennent de la combustion d’énergie dans les transports. Secteur à la dépendance quasi-existentielle au pétrole, le transport - routier, aérien, maritime, fluvial ou ferré - de passagers comme de marchandises, représente donc un enjeu central dans la réussite de la transition.
La transformation semble pleinement engagée au sein des marchés les plus développés, avec à titre d’exemple l’interdiction à la vente de véhicules légers thermiques en Europe en 2035, des dispositions semblables en Californie et une avance importante de la Chine dans la commercialisation de véhicules électriques. Mais si l’électrification présente le plus grand potentiel de massification parmi les options technologiques amenées à se développer, c’est bien un ensemble de leviers qu’il faudra conjuguer pour parvenir à davantage de soutenabilité, comme la maîtrise de la demande (via l’usage accru des télécommunications par exemple ou des déplacements moins lointains), une meilleure utilisation des moyens de transport (covoiturage), le report modal, l’efficience et sobriété des moyens de transports (en matière et énergie), une refonte des plans d’urbanisme et d’aménagement, etc.
Parallèlement, la décarbonation des moyens de transport, et en premier lieu leur électrification, se traduira par de nombreux co-bénéfices avec une amélioration très notable de la qualité de l’air, notamment dans les plus grandes mégalopoles, par exemple en Inde, où des grandes villes suffoquent. Néanmoins, cette transition viendra indubitablement questionner les relations entre les pays de la zone OCDE et les pays du Sud, notamment au sujet de l’extraction et du raffinage des matières premières (cuivre, nickel, et cobalt) nécessaires aux batteries. Il est donc nécessaire d’établir un cadre de collaboration juste au sein de ces chaînes de valeurs amenées à se développer.
L’Iddri analyse le sujet de la mobilité de manière transversale via trois principaux axes de travail :
- l’Institut entend comprendre, via son réseau Deep Decarbonization Pathways, les différents schémas de mobilité entre les grandes régions intercontinentales (par exemple le commerce par voie maritime), ou dans de grands pays émergents (en particulier le transport de marchandises ou de passagers), et y apporter des outils et méthodes de transition dédiés, en lien avec les acteurs concernés ;
- aux échelles française et européenne, l’Iddri a contribué à la fondation d’un think tank, l’Institut Mobilités en Transition (IMT), qui travaille aux conditions d’exécution de la transition autour des enjeux fiscaux, industriels (économie circulaire et décarbonation des chaînes amonts), sociaux (accessibilité et acceptabilité), réglementaires, etc. ;
- par ailleurs, l’Iddri travaille sur le volet énergie : les transports mobilisant des quantités importantes d’énergie, leur impact sera demain largement corrélé à la capacité du secteur de l’énergie à se décarboner et à créer des infrastructures renforcées, adaptables et résilientes face aux conséquences du changement climatique.
L’ensemble de ces enjeux - technologiques, sociaux, comportementaux, et politiques - nécessitent une instrumentation pour le suivi des dynamiques à l’œuvre, de l’atteinte ou de la non-atteinte des scénarios fixés par les autorités publiques. Pour objectiver cet état d’avancement, l’IMT et l’Iddri se positionnent comme une référence en organisant un dialogue de haut niveau entre parties prenantes, et en produisant une analyse indépendante sur les enjeux et les solutions au sein de ce secteur.