A l’occasion de la journée mondiale des océans le 8 juin, l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) et le Potsdam Institute for Advanced Sustainability Studies (IASS) publient dans un numéro spécial de Marine Policy une série de mesures pour une meilleure gestion de la biodiversité en haute mer.

Les espaces marins situés au-delà des juridictions nationales, communément appelés « haute mer », représentent près de 50% de la surface totale de la planète et abritent une biodiversité exceptionnelle, de plus en plus menacée par les activités humaines. Ces espaces souffrent pourtant d’une gouvernance lacunaire qui empêche la conservation et l’utilisation durable de ces ressources.

Il n’existe à ce jour, pour l’environnement marin situé au-delà des zones de juridiction », aucun cadre juridique global permettant la création d’aires marines protégées, imposant le recours à des études d’impact environnemental ou clarifiant le statut des ressources marines génétiques

Lucien Chabason, conseiller de la direction de l’Iddri

 

C’est là tout l’enjeu des discussions actuelles au sein de l’Assemblée générale des Nations unies : lors de la conférence Rio +20, les Etats se sont engagés à prendre une décision sur le lancement ou non de négociations d’un nouveau traité international qui permettrait de protéger la haute mer, et ce d’ici août 2015.

D’ici là, il faut à la fois convaincre la communauté internationale d’ouvrir de telles négociations mais également soutenir les initiatives régionales qui se sont multipliées ces dernières années

Julien Rochette, coordinateur du programme Océans à l’Iddri

 

Des aires marines protégées en haute mer ont en effet été créées dans certaines régions, comme en Méditerranée, en Antarctique et en Atlantique du Nord-Est, même si elles ne produisent pas d’effets vis-à-vis des Etats non membres de la région marine concernée.

Ces 14 articles de Marine Policy, rédigés par des experts internationaux provenant d’horizons variés (représentants d’organisations internationales, chercheurs, membres d’organisations non gouvernementales, etc.), montrent que la gouvernance de la haute mer peut être renouvelée en combinant différentes stratégies, du renforcement des instruments existants à l’élaboration d’un nouveau traité international.

Ces travaux seront présentés par l’Iddri et l’IASS lors de la prochaine réunion du groupe onusien chargé d’étudier les questions relatives à la biodiversité en haute mer, qui se réunira à New York du 16 au 19 juin.