La science du climat est désormais claire sur un point au moins : si les efforts d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre sont plus que jamais nécessaires pour limiter l’ampleur du changement climatique sur le(s) siècle(s) à venir, celui-ci est désormais partiellement irréversible. Cela signifie concrètement qu’une partie de ses impacts est inévitable. Même si l’on a encore du mal à préciser la fréquence, l’intensité et la répartition géographique de ces impacts futurs sur les territoires, ces derniers vont avoir à faire face à une modification des conditions climatiques et environnementales, lesquelles vont nécessairement remettre en cause les modèles de développement actuels.

Dès lors, l’adaptation au changement climatique s’impose comme étant une stratégie tout aussi prioritaire que l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, ce qu’a d’ailleurs entériné l’Accord de Paris à l’échelle globale (Magnan et Ribera, 2016). Anticiper n’est donc plus une simple option, mais une condition nécessaire au développement durable des territoires, à quelque échelle que ce soit. La question se pose alors de savoir comment anticiper pour s’adapter (Tubiana et al., 2010). Étant donné que le but ultime de l’adaptation est de réduire la vulnérabilité sur le long terme, une première partie de réponse réside dans la manière dont on peut concrètement appréhender la vulnérabilité des territoires au changement climatique (Nguyen et al., 2016).

Ce document conjoint vise à présenter deux approches pour appréhender cette vulnérabilité et développées pour l’une par la Ferdi (« vulnérabilité structurelle »), pour l’autre par l’Iddri (« trajectoires de vulnérabilité »). L’objectif est, à la croisée de ces deux approches, de proposer une réflexion en termes de pistes d’adaptation, à la fois à l’échelle locale dans le cadre des politiques publiques territoriales, et à l’échelle globale dans le cadre des négociations internationales au sein de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). De sorte à être aussi concrète que possible, la démarche est appliquée à une étude de cas sur laquelle la Ferdi comme l’Iddri ont développé une expertise, à savoir l’île de la Réunion (sud-ouest de l’océan Indien), et plus précisément la situation de ses littoraux face aux risques liés à la mer.

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