Un article consacré au concept de « révolution industrielle verte » comme moteur d'une relance pérenne de la croissance économique. Les technologies vertes peuvent-elles – à elles seules – déclencher une nouvelle « vague » de gains de productivité, et donc de croissance, comparable ou supérieure à celle générée par la machine à vapeur, le rail ou l’électricité ? Ou doivent-elles être accompagnées d'innovations d'une autre nature ?

Points clés :

  • LES TECHNOLOGIES VERTES POUR UNE NOUVELLE VAGUE DE CROISSANCE ?

Le concept de croissance verte insiste sur le fait que la protection de l’environnement est compatible avec la croissance économique, voire qu’elle la renforce. Il regroupe un ensemble d’arguments variés : coût évité de la dégradation environnementale pour l’économie, avantage comparatif vert, relance keynésienne verte, etc. Récemment, s’y est associée l’idée forte selon laquelle les technologies vertes pourraient déclencher une nouvelle « vague » de gains de productivité, et donc de croissance, comparable ou supérieure à celle générée par la machine à vapeur, le rail ou l’électricité. Quels sont les ressorts de cet espoir d’une « révolution industrielle verte » ? Comment analyser ce concept dans la perspective historique des ruptures technologiques et de la croissance économique ?

  • LE RÔLE TRANSFORMATIONNEL DES TECHNOLOGIES

L’histoire des révolutions industrielles et de la croissance économique est bien plus riche que celle des technologies : elle s’accompagne de transformations radicales de l’organisation du travail et des entreprises, du compromis social ou encore de la figure du consommateur. Nous nous en tenons néanmoins ici au rôle des technologies, en mettant en avant les caractéristiques clés de celles qui ont marqué l’histoire. Au-delà de leur capacité à toucher des secteurs importants et variés, nous insistons sur le fait qu’elles ont ouvert la porte à de profondes réorganisations économiques à fort potentiel de productivité. Elles n’ont pas seulement permis de faire la même chose qu’avant à moindre coût, mais de faire différemment.

  • LES LIMITES DES TECHNOLOGIES VERTES

On peut douter de la capacité des technologies vertes actuellement envisagées, au croisement des enjeux énergétique et climatique, à ouvrir la voie à de telles réorganisations. L’électricité verte reste de l’électricité, la voiture verte reste une voiture. L’organisation économique est certainement appelée à évoluer, notamment sous l’impulsion des technologies de l’information et de la communication. Mais si les nouvelles technologies de l’énergie doivent être pensées dans ce contexte de transformation, il est difficile de voir aujourd'hui en quoi elles peuvent jouer un rôle moteur. L’espoir de la révolution industrielle verte et d’une nouvelle vague de croissance repose alors sur des ruptures technologiques et sur des innovations d’une autre nature, comme l’économie de la fonctionnalité.

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