Présentation

La Commission européenne cherche à développer des mesures spécifiques visant à soutenir le carbon farming, un concept qui renvoie à des modèles économiques du secteur agricole contribuant à simultanément réduire de manière significative son niveau d’émissions, augmenter la quantité de carbone qu’il séquestre et, dans la mesure du possible, accroître la part de biomasse remplaçant les énergies fossiles. Ce Document de propositions définit les principes clés de la conception d’un  système de carbon farming qui favoriserait simultanément l’atténuation du climat et soutiendrait les autres objectifs définis par les stratégies De la fourche à la fourchette et Biodiversité.

Messages clés

  • Pour favoriser une transition durable des systèmes agricoles et alimentaires de l’UE, conformément aux objectifs du Pacte vert, un système de carbon farming (Carbon Farming Scheme, CFS) devrait cibler les transitions systémiques des systèmes agricoles, par l’adoption d’une approche multidimensionnelle (au-delà d’une approche centrée sur le carbone) : réduction absolue de toutes les émissions de GES ; renforcement de la séquestration de carbone dans les sols et des infrastructures agroécologiques ; promotion de la diversification des agroécosystèmes, de la parcelle aux paysages ; et réduction de la dépendance globale des systèmes agricoles aux intrants externes et de synthèse.
     
  • Une telle approche devrait être associée à une réduction de la consommation et de la production de produits animaux dans l’UE, l’alimentation animale constituant aujourd’hui une proportion importante de la biomasse (43 %) utilisée dans l’UE (contre 13 % pour l’alimentation humaine, 23 % pour les biomatériaux et 20 % pour l’énergie).
     
  • Au-delà de l’exploitation agricole, une approche efficace du carbon farming devrait être déployée au niveau de la chaîne de valeur et/ou du paysage et impliquer des organisations collectives (organisations interprofessionnelles, organisations de producteurs, gouvernements locaux) capables de déclencher des changements systémiques souvent difficiles à obtenir au niveau individuel (comme la diversification des cultures et la réintroduction de légumineuses). Cette approche entraînerait une irréversibilité et faciliterait ainsi la gestion des risques associés à la non-permanence des pratiques agricoles et donc du stockage de carbone dans les sols.
     
  • Les fonds dédiés à un CFS devraient être principalement destinés à soutenir les transitions systémiques et durables des systèmes agricoles sur la base d’un cadre d’évaluation/de certification clair et multidimensionnel. Dans cette optique, ce cadre devrait être déployé de manière « taxonomique », c’est-à-dire qu’il devrait aider les investisseurs publics et privés à identifier les bons projets à soutenir.
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