Les nouveaux indicateurs de prospérité (NIP) ne sont-ils pas un outil important de gestion de la crise tant économique que sociale ? Cette crise se manifeste dans l’évolution sur le court terme du produit intérieur brut (PIB), mais aussi dans ses impacts sur les inégalités, la santé des personnes les plus précaires, le mal-être au travail, etc. Les NIP ne permettent pas seulement de se projeter à très long terme, ils peuvent d’ores et déjà jouer un rôle pour mieux appréhender la crise actuelle dans toutes ses dimensions sociale, économique et environnementale.

Points clés :

  • LES NOUVEAUX INDICATEURS DE PROSPÉRITÉ, UNE OPPORTUNITÉ POUR LES RESPONSABLES POLITIQUES

Les nouveaux indicateurs de prospérité (NIP) visant à compléter ou remplacer le PIB font l’objet d’un intérêt croissant, aux niveaux local, national et international. Face aux nombreuses limites du PIB et dans un contexte de crises environnementale et sociale, l’adoption de NIP permet la construction d’un récit novateur et contribue à redonner du souffle au débat démocratique. Les NIP constituent donc une opportunité pour les responsables politiques qui sauront s’en saisir.

  • HIER PROACTIVE EN MATIÈRE DE NOUVEAUX INDICATEURS, LA FRANCE PREND AUJOURD’HUI DU RETARD

Les instances officielles de plusieurs pays et régions ont adopté de nouveaux indicateurs de prospérité : en Australie, au Royaume-Uni, au pays de Galles, en Belgique, en Wallonie ou encore en Allemagne, des initiatives de NIP ont vu le jour, portées au plus haut niveau (pouvoir exécutif, législatif ou administrations). La France, pionnière dans la réflexion sur de nouveaux indicateurs (Méda, 1999; Gadrey, Jany-Catrice, 2004), proactive au niveau régional, et plus récemment connue au niveau international par les travaux de la Commission Stiglitz (2008), peine aujourd’hui à officialiser et à rendre effective l’utilisation de nouveaux indicateurs.

  • UN ANCRAGE POLITIQUE DES NOUVEAUX INDICATEURS DE PROSPÉRITÉ DE PLUS EN PLUS FORT

Il convient de questionner les usages concrets des nouveaux indicateurs de prospérité dans les pays étrangers. Adopter officiellement des NIP n’aurait pas de sens si ces derniers ne sont pas utilisés. Aujourd’hui, ces indicateurs sont mobilisés pour représenter de nouvelles formes de prospérité (rôle symbolique) et commencent à être utilisés dans le jeu politique (rôle politique). Dans certains pays, ils font de plus en plus l’objet de rapports largement discutés par les médias et sont amenés à être commentés régulièrement au sein des parlements pour évaluer l’action des gouvernants.

  • UN USAGE INSTRUMENTAL À DÉVELOPPER ?

Contrairement au PIB, les NIP ne sont pas encore utilisés de manière instrumentale (dans la mise en oeuvre et l’évaluation de politiques publiques particulières). Il existe aujourd’hui des débats entre les tenants de NIP symboliques et ceux qui voudraient les utiliser dans la mise en oeuvre de politiques publiques. Le rôle joué par les NIP aujourd’hui est à remettre en perspective de l’histoire du PIB, qui ne s’est pas imposé en un jour.

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