L'objectif de cette étude est d'analyser les connaissances scientifiques publiées à la suite de la parution du 5e rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), volumes 1 et 2, et ainsi de mettre à jour notre compréhension des impacts observés et projetés du changement climatique sur les écosystèmes marins. L'étude souligne notamment les relations entre moteurs anthropogéniques et climatiques de ces impacts.

MESSAGES CLÉS

  • GAZ À EFFET DE SERRE : EFFETS SUR LES PROCESSUS CHIMIQUES ET PHYSIQUES DES OCÉANS

Les océans ont absorbé environ 93 % de l'excès de chaleur causée par le réchauffement climatique. Le réchauffement augmente la stratification, limitant la circulation des nutriments des eaux profondes vers la surface. Il est prouvé que la stratification accrue et l'augmentation de la température provoquent un abaissement de la concentration en oxygène dissous et l'expansion des zones d'oxygène minimal (OMZ) existantes. Environ 26 % du CO2 anthropique sont absorbés par les océans, ce qui entraîne une baisse du pH et de la concentration d'ions de carbonate, appelée acidification des océans. Le CO2 anthropique a provoqué une baisse globale du pH de l'océan de 0,1 unité depuis le début de la révolution industrielle.

  • PROCESSUS DE CHANGEMENT À L’ŒUVRE DANS LES OCÉANS : EFFETS SUR LES PROCESSUS BIOLOGIQUES

Les écosystèmes océaniques répondent aux changements de l'environnement, mais à des taux et des échelles différents et avec des variations interspécifiques et géographiques dans leurs réponses. Le réchauffement entraîne des changements dans la répartition géographique des espèces, leur quantité, leurs schémas de migration et la phénologie. Les organismes qui produisent des coquilles et des squelettes provenant du carbonate de calcium sont les plus exposés à l'acidification des océans car elle réduit l'état de saturation du minéral, favorisant une réaction de dissolution. À ce jour, il existe peu d'observations sur les effets de l'acidification des océans dans les populations naturelles ; cependant, les résultats d’expérimentations suggèrent que le risque pour les écosystèmes augmentera au cours des prochaines décennies. La diminution des concentrations d'oxygène dissous et l'expansion des OMZ favoriseront les métaboliseurs anaérobies tels que les bactéries et les petits microbes tout en réduisant l'habitat des organismes plus imposants et dépendants de l'oxygène.

  • QUE RÉSERVE L’AVENIR POUR LES ÉCOSYSTÈMES DES OCÉANS ?

L'interaction de plusieurs facteurs peut amplifier ou atténuer leurs effets individuels. Il est probable que les organismes marins connaîtront une combinaison de réchauffement, d'acidification et de déclin des concentrations d'oxygène ainsi que des facteurs de stress locaux, spécifiques à leur région. Il est donc difficile de prédire les réponses des différentes espèces à ces multiples facteurs, et les interactions entre espèces rendent les projections basées sur les écosystèmes difficiles. En utilisant les éléments de preuve disponibles, les projections ont été construites sur les impacts potentiels sur les écosystèmes océaniques d'ici à 2100, à partir de deux scénarios RCP (Representative Concentration Pathways), les RCP 4.5 et 8.5.

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