Alors que l’année 2020 devait être une année clé pour la gouvernance multilatérale de l’environnement (océan, COP 26 pour le climat, COP 15 de la biodiversité, et même Agenda 2030), et pour une série de décisions clés du Pacte vert pour l’Europe, la situation a radicalement changé en quelques semaines : la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a renvoyé à 2021 les grands rendez-vous internationaux, mais elle est aussi venue percuter toutes les sociétés (en matière de lien social et de solidarité), les économies (avec des conséquences et des réponses politiques d’une nature encore inédite), les priorités politiques pour les régions et pays meurtris par cette crise, et les défis en matière de coopération internationale (fragmentation accrue au moment où le besoin de coopérer paraît encore plus important).

Pour l’Iddri, think tank dont le mandat est d’identifier les conditions et les leviers politiques pour la transition écologique, cette crise a ouvert des questions fondamentales et imposé de réfléchir aux inflexions nécessaires de ses axes de travail.

Trois principes d’analyse et d’intervention ont guidé les travaux de l’institut :

  • ne pas considérer, sans examen critique supplémentaire, que les solutions de transition écologique, telles qu’on les avait conçues jusqu’à maintenant, restent par principe pertinentes pour la période ouverte avec la crise ;
  • conserver l’ambition écologique à long terme (en matière de climat, de biodiversité et de gouvernance de l’Agenda 2030 pour le développement durable) comme horizon de transformation, en particulier parce qu’elle impose de regarder en face les contradictions des modèles de croissance de l’avant-crise, et notamment les causes profondes et structurelles de la vulnérabilité de nos sociétés face aux risques (sanitaires, socio-économiques, environnementaux) ;
  • intervenir suffisamment tôt dans une situation (géo) politique très évolutive, afin d’établir ou de consolider au plus vite les fondations de trajectoires véritablement durables.

Tous les acteurs (institutions internationales, gouvernements, entreprises, ONG, recherche, société civile) doivent maintenant intégrer à leur travaux la lutte contre les vulnérabilités mises au jour et accentuées par la pandémie. L'Iddri s'est mis en ordre de marche pour contribuer à relever ce défi.