Les autorités locales de Pékin ont augmenté l’alerte de la pollution de l’air en Chine qui est passée d’orange à rouge, le plus sévère degré d’avertissement. Cette alerte prend effet le 8 décembre à 7h00 jusqu’au 10 décembre midi, selon la déclaration du Bureau municipal de protection de l’environnement de Pékin. 

C’est la première fois que le gouvernement municipal émet ce niveau d’alerte, qui a notamment pour conséquences l’arrêt (ou la limitation) de la production industrielle, l’interdiction des travaux de construction à l’extérieur ou encore l’annulation des cours en école primaire, les crèches étant également invitées à fermer. Il est conseillé, même aux personnes en bonne santé, d’éviter autant que possible toute activité extérieure et de choisir les transports en commun.

Cet événement est le plus récent et le plus spectaculaire d’une longue série d’alertes à la pollution locale de l’air en Chine au cours des dernières années. Cette question est devenue une préoccupation essentielle dans le pays et figure désormais au premier plan de l’agenda politique.

L’analyse menée dans le cadre du projet Deep Decarbonization Pathways (DDPP) démontre que la décarbonation profonde des systèmes énergétiques, à savoir la réduction à grande échelle des émissions de GES provenant de la production et de la consommation d’énergie, est une stratégie déterminante pour le contrôle de la pollution de l’air dans les villes. En effet, ces deux problèmes environnementaux ont des origines communes, notamment l’utilisation du charbon dans l’industrie et la production d’électricité et celle de carburants provenant du pétrole dans le secteur des transports en pleine expansion.

Le rapport DDPP de la Chine, préparé par l’équipe de recherche DDPP nationale chinoise à l’Université Tsinghua et NCSC (un think tank chinois spécialisé sur le changement climatique), démontre que « selon un scénario de pic d’émissions de carbone et de consommation de charbon, [...] les résultats de la modélisation de la qualité de l’air montrent qu’en 2030, la qualité de l’air pourrait répondre aux normes nationales de niveau II dans les grandes villes chinoises et [...] les émissions de SO2, NOx, PM2,5, COV et NH3 pourraient diminuer de 78 %, 77 %, 79 %, 52 % et 42 %, respectivement, par rapport aux niveaux de 2010 ».

C’est l’un des nombreux exemples illustrant les avantages socio-économiques majeurs de la décarbonation profonde des systèmes énergétiques, comme l’ont bien montré les analyses réalisées aux échelles nationales des trajectoires de décarbonation profonde.