Cette étude présente les résultats de la reconstruction de 6 trajectoires de vulnérabilité des littoraux de quatre communes de l’île de la Réunion (sud-ouest de l’océan Indien). La période couverte est 1950-2011 et définit des trajectoires dites « courtes ». Les résultats montrent l’importante contribution des facteurs anthropiques (aménagement du territoire, urbanisation, développement économique, fixation du trait de côte) à l’augmentation de la vulnérabilité des littoraux dans un contexte où les événements tempétueux intenses (fortes houles australes, cyclones tropicaux) sont relativement fréquents et intenses.

MESSAGES CLÉS :

  • RENSEIGNER LE PASSÉ POUR INFORMER LE FUTUR

Analyser les principaux facteurs qui expliquent l’émergence, sur les dernières décennies, de la vulnérabilité des littoraux aux risques météo-marins est une manière pragmatique d’interroger les leviers et les obstacles à l’adaptation au changement climatique. C’est l’approche par les « trajectoires de vulnérabilité ».

  • UN CAS CONCRET D’ÉTUDE

Cette étude retrace les trajectoires de vulnérabilité de quatre communes littorales de l’île de La Réunion (Saint-Denis, Le Port, Saint-Paul et Saint-Pierre) aux problèmes d’érosion côtière et de submersion marine, de 1950 à aujourd’hui. Elle repose sur l’analyse de l’évolution de quatre indicateurs : la position du trait de côte, l’exposition des enjeux (bâti et infrastructures), la zone tampon terrestre naturelle (plages, dunes, végétation côtière) et la protection des enjeux (ouvrages de défense).

  • UNE VULNÉRABILITÉ CROISSANTE : L’IMPORTANCE DES PHÉNOMÈNES ANTHROPIQUES

Les résultats montrent des combinaisons de phénomènes relativement similaires d’une commune à une autre, à savoir d’une part, un recul du trait de côte et une urbanisation littorale croissante, ce qui favorise d’une part l’exposition du bâti et des routes (constructions de plus en plus près du rivage et dans des zones basses) et, d’autre part, une réduction de surface et une dégradation de la zone tampon terrestre naturelle, que l’homme tend à compenser par une fixation du trait de côte au travers d’ouvrages de défense. Cela démontre l’importante contribution des facteurs anthropiques à l’augmentation de la vulnérabilité des littoraux dans un contexte où les événements tempétueux intenses (fortes houles australes, cyclones tropicaux) sont relativement fréquents et intenses. La départementalisation en 1946, qui a encouragé le développement de l’île, et la forte croissance démographique qui l’a accompagné (260 000 habitants en 1950, 845 000 en 2014) ont joué un rôle majeur dans l’émergence (au Port, à Saint-Paul) et dans l’augmentation (Saint-Pierre, Saint-Denis) de la vulnérabilité des littoraux.

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