La fiabilité des données scientifiques relatives au changement climatique est maintenant universellement reconnue, si ce n'est peut-être par quelques négationnistes invétérés ou par des émirs pétroliers au Moyen-Orient, en Russie ou en Alberta. Cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas d'incertitudes importantes quant à l'évolution du climat, mais ces incertitudes sont identifiées et souvent même encadrées dans des limites qui ont pu être estimées empiriquement ou au moyen de simulations adéquates. Elles ne peuvent plus, en aucun cas, être invoquées pour différer les actions nécessaires, lesquelles, comme le souligne Hervé Le Treut, doivent être déterminées dans des débats associant scientifiques, politiques et citoyens.

Résumé de l'intervention
Le rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) récemment finalisé a montré que les modèles actuels confirment les prévisions faites depuis les années 80 à partir de modèles plus simples. L'évolution récente du climat global suit également les anticipations des modèles. Des risques de déstabilisation supplémentaires, par exemple en raison de l?interaction du climat avec la biosphère, ont aussi été mis en évidence.
Face à cette confirmation des menaces, le rôle des scientifiques est désormais d'aider à dimensionner les réponses nécessaires, en termes de politiques publiques par exemple. Les incertitudes qui subsistent dans la formulation des modèles, l'imprévisibilité partielle du système climatique obligeront probablement à des allers-retours nombreux entre le monde du débat politique ou public, et celui de l'expertise scientifique