Dans le cadre du projet STORISK que co-pilote l’Iddri, une mission de terrain a été organisée du 20 au 30 mai dans l’atoll de Rangiroa en Polynésie française.

Elle visait à évaluer la pertinence d'une stratégie de relocalisation interne au sein de l'atoll pour faire face aux impacts du changement climatique. Des travaux récents sur l’évolution de la surface des îles au cours des 6 à 7 dernières décennies montrent en effet que seulement une minorité des îles des atolls ont connu une contraction de leur surface, remettant ainsi en question l’idée largement répandue d’une nécessaire migration définitive des populations des atolls sur d’autres territoires, des îles hautes aux grands continents. L’objectif de cette mission était donc de poser la question des marges de manœuvre en terme de relocalisation « en interne », à la fois en déménageant les bâtiments et infrastructures actuellement localisées trop près de la mer, et en aménageant de nouvelles îles, moins sensibles aux possibles conséquences de l’élévation du niveau de la mer notamment.

Cette mission a rassemblé diverses équipes pour explorer les multiples dimensions d’un tel sujet, en particulier les questions d’évolution récente de la surface des îles de Rangiroa, de leurs caractéristiques géomorphologiques et topographiques (relevés d’altitude), de la présence de végétation indigène (plus résistante aux événements extrêmes), mais également d’enjeux juridiques (sur le foncier notamment) et d’acceptabilité sociale d’une telle perspective.

Diverses publications scientifiques sont désormais prévues sur la mise en place d’une stratégie d’adaptation adéquate. Les résultats seront ensuite discutés avec les autorités locales (notamment à l’échelle du Territoire de la Polynésie française) et les populations concernées pour identifier les conditions nécessaires à la réalisation d’une telle stratégie. Il s’agira de l’une des premières études approfondies, à l’échelle internationale, de « relocalisation interne » des populations des atolls.