Une intervention de Michel Colombier dans le cadre d'une session du séminaire « Économie de la transition écologique » organisé par le Centre d’économie de la Sorbonne, le CIRED et l’École d’économie de Paris.

Présentation :

« L’exposé partira d'un historique des modèles d’interface économie-énergie-environnement. Cet historique montrera la forte continuité des choix méthodologiques effectués, les controverses qui les accompagnent et les 'effets de cadrage' qu’ils ont eu sur les débats publics et les processus de décision.

On en tirera des leçons sur le fonctionnement de la discipline économique, son épistémologie et ses modalités de réponse aux "commandes" publiques et "demandes sociales". Une réflexion critique sur un exercice d'évaluation macro-économique de la transition énergétique en France essaiera alors de montrer :

  • pourquoi cette transition échouera dans ses objectifs (facteur 4, sécurité énergétique, baisse de la part du nucléaire, compétitivité) si elle est pensée comme un ensemble de "dossiers techniques" (place du nucléaire ou du solaire) indépendamment d’autres enjeux stratégiques pour le développement du pays (fiscalité, système financier, politiques d’infrastructures) ;
  • les "points aveugles" dans l’état de l’art des sciences économiques qu’un agenda de recherche au long cours devrait prendre en charge pour mieux ‘mettre en débat’ des visions intégrées de la transition énergétique comme composante centrale de la transition écologique sous contrainte de justice sociale. »