L'Ademe estime à 1,2 % l'augmentation annuelle de la production de déchets ménagers par habitant en France, production qui atteint 450 kg aujourd'hui. Cette tendance prend sa source dans des transformations lourdes de nos modes de consommation et dans la faiblesse de la régulation publique des comportements de production de déchets. Les Etats-Unis, où la production annuelle par habitant atteint 760 kg, sont là pour rappeler jusqu'où peut conduire cette évolution en l'absence de politique volontariste de prévention.
Comment inciter les acteurs concernés - producteurs de biens et consommateurs - à réduire leurs déchets à la source ? Matthieu Glachant présentera l'approche tarifaire, fondée sur l'internalisation des coûts. Quand les acteurs de la prévention supportent les coûts postérieures à la consommation, ils sont incités à réduire leur production de déchets. Cette réduction à la source implique que les producteurs conçoivent des biens moins riches en déchets et que les consommateurs les achètent. Dans le domaine des déchets, l'internalisation peut prendre deux formes : la mise en place de redevances au poids ou au volume de déchets par les municipalités pour tarifer le service public des déchets ménagers ; la mise en oeuvre du principe de responsabilité élargie du producteur, qui rend les producteurs responsables de la gestion des déchets générés par les biens qu'ils mettent sur le marché. Matthieu Glachant passera en revue les avantages et inconvénients de ces formules et présentera l'expérience de quelques pays pionniers en la matière.