On estime que les pays de l'OCDE versent un montant annuel de 400 milliards de dollars US à divers secteurs économiques dont la plupart sont d'importance majeure pour l'environnement, notamment l'agriculture, les pêcheries, les transports, l'énergie, l'eau.
Les objectifs affichés des subventions sont variés. Il n'en demeure pas moins que les subventions faussent les prix et sont causes de distorsions dans les allocations de ressources et le volume des biens et services produits dans l'économie. On est donc en présence d'un cas type de défaillance d'intervention des pouvoirs publics (« government intervention failures »). Par exemple, dans le domaine de l'agriculture, les subventions peuvent entraîner une utilisation excessive des pesticides ou engrais, une surproduction, des cultures intensives ; dans le domaine des pêcheries, une surcapacité de pêche et une surexploitation des ressources halieutiques. On peut citer aussi les dégrèvements fiscaux sur les carburants (par exemple le diesel ou la détaxation du kérosène), les aides aux transports terrestres de fret, les subventions au charbon etc. L'utilisation de l'eau est également subventionnée de diverses manières : tarification des prélèvements au dessous du coût marginal, non prise en compte des externalités et de la rente ; l'aide à l'irrigation facilite la salinisation des sols etc. La liste est longue et complexe.
Il est clair que l'abolition ou une réforme significative de ces subventions constitue un élément clef du développement durable. Les obstacles politiques et techniques sont considérables.