Le grand défi du développement, souligné par L’Avenir que nous voulons (Nations unies, 2012) est celui de la mise en œuvre des engagements internationaux. Dans un contexte de plafonnement des budgets publics, comment les pays donateurs peuvent-ils renforcer leur contribution aux objectifs de développement durable (ODD) avec plus d’engagement et de réussite que ce ne fut le cas pour les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), pourtant moins ambitieux et déjà insuffisamment financés ? Il serait dommage pour les pays du Comité d’aide au développement (CAD) de l'OCDE, et en particulier la France, de ne rien proposer de saillant en réponse à cette question.

POINTS CLÉS

  • La France dispose d’atouts substantiels pour porter un message politique fédérateur à Addis-Abeba (cf. lieu de la conférence sur le financement du développement durable en juillet 2015). Grâce à ses ressources et ses mécanismes de financement souples et diversifiés, elle est en mesure de répondre aux exigences du développement durable, à condition, en particulier, de s’assurer de la cohérence sous-jacente du blending – compris comme un mélange de prêts et de dons – et du soutien aux politiques publiques au niveau opérationnel, et, en amont, de renforcer ses efforts de pédagogie autour du modus operandi de ses opérations de financement combinant prêts et dons. Le blending pourrait s’avérer particulièrement efficace dans la mobilisation de ressources additionnelles aux niveaux d’aide publique au développement (APD) existants, publiques comme privées, à condition de leur associer des exigences de redevabilité et de traçabilité.
  • Au-delà du blending, la France pourrait porter au niveau de l’Union européenne en charge des négociations à Addis-Abeba un paquet de propositions visant à lutter contre les flux financiers illicites (mesures de lutte contre la corruption et l’évasion fiscale, aide au renforcement des capacités des pays pauvres, standards d‘open government pour une gestion plus transparente des ressources des États), domaine dans lequel elle dispose d’une expertise reconnue.
  • Enfin, il paraît tout à la fois inévitable et opportun d’avancer des propositions ciblant les pays les plus vulnérables dans les dépenses d’APD, avec une feuille de route pour la mise en oeuvre des engagements présents et passés. Attendues et pour certaines déjà « draftées », ces propositions sont par ailleurs encouragées par la réforme de la comptabilisation des prêts en APD adoptée par le CAD en décembre 2014 et dans laquelle la France s’est particulièrement impliquée.
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