Présentation

Agora Energiewende et l’Iddri ont développé un outil de calcul des coûts et du besoin de financement public des énergies électriques renouvelables en France à l’horizon 2040. Sur la base de cet outil, plusieurs trajectoires possibles d’évolution du système électrique français ont été analysées, et leur impact sur le besoin de soutien public en faveur des énergies renouvelables a été mesuré.

Messages clés

  • La forte baisse du coût des énergies éolienne et solaire photovoltaïque favorise aujourd’hui leur déploiement à moindre coût pour les dépenses publiques. Avec des prix d’achat garantis de 5 à 6 c€/kWh pour leur électricité, les nouveaux projets se développent à un coût proche du prix du marché de gros de l’électricité (5 c€/kWh en moyenne en 2018), ce qui réduit fortement les besoins de financement du complément de rémunération. Il s’approche également du coût de l’accès régulé au nucléaire historique (4,2 c€/kWh), ce qui rend l’achat direct d’énergies renouvelables par les fournisseurs d’énergie de plus en plus attractif.
     
  • La France pourrait augmenter à 60 % la part d’énergies renouvelables dans son mix électrique en 2040 (et au moins 40 % en 2030) tout en atteignant, en 2025, son pic de soutien public à 6,5 milliards d’euros par an. Ce montant diminuerait rapidement après 2030. Les deux tiers du soutien public correspondraient aux projets éoliens et solaires attribués avant 2018, alors que la mise en service des nouveaux projets, notamment solaire PV au sol et éoliens en mer, devrait avoir un coût fortement réduit, voire négligeable. Ils pourraient même rapporter de l’argent à l’État dans certains scénarios.
     
  • Afin de limiter les besoins en soutien public pour le développement des énergies renouvelables, la programmation énergétique doit veiller à l’équilibre entre l’ensemble des filières technologiques. La croissance des énergies renouvelables devrait ainsi s'articuler avec une réduction du parc nucléaire. Le maintien d’une capacité nucléaire élevée aurait un effet dépréciatif sur les prix de l’électricité, ce qui augmenterait le besoin de soutien pour les ENR, même dans le cas d’un développement plus faible des capacités renouvelables.
     
  • Malgré la forte baisse des coûts des ENR, les mécanismes de garantie publique restent utiles, permettant de réduire le coût de financement (et donc le coût du kWh) des projets avec un engagement faible de dépenses publiques. Une approche pragmatique passerait, à terme, par un raccourcissement progressif de la durée des contrats garantis ou la limitation du soutien à certains volumes de production pour que les acteurs privés prennent progressivement le relais pour sécuriser le financement des énergies renouvelables.

Page de téléchargement de l'outil d’évaluation du besoin de soutien public des ENR électriques

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