Quel système international de propriété intellectuelle élaborer pour répondre aux besoins des pays en développement ? Telle est la question dont ont débattu juristes, économistes et praticiens, lors des rencontres de Bellagio (Italie) organisées par l'ICTSD (International Centre for Trade and Sustainable Development).

Quatre dossiers sont actuellement en discussion à l'échelle internationale : l'accès aux médicaments ; la réforme du traité de coopération sur les brevets (Patent Cooperation Treaty, PCT) et celle du traité sur la loi concernant les brevets (Substantive Patent Law Treaty, SPLT) ; les copyrights et l'accès libre ; les savoirs traditionnels.

Les évolutions sont intéressantes. Ainsi, la déclaration de Doha sur l'accès aux médicaments a remplacé l'approche technique utilisée jusque-là par une approche politique (un problème de droits de propriété intellectuelle bloquant l'accès aux médicaments des pays pauvres). Autre évolution, le glissement des questions liées à la propriété intellectuelle de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) à l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle), enceinte dans laquelle se discute la réforme des traités sur les brevets (PCT et SPLT).
La constitution de bases de données sur les savoirs traditionnels pose la question de la divulgation de connaissances pouvant être valorisées commercialement ou n'ayant pas vocation à être divulguées hors de leur contexte.
Jerôme Reichmann a ensuite développé l'idée qu'une croissance des pays en développement mue par les échanges internationaux n'est pas durable sur le long terme. En effet, en bloquant l'accès aux innovations, les ADPIC agissent comme une mesure protectionniste des pays industrialisés à l'égard des pays en développement. C'est pourquoi, contrairement à la plupart des détracteurs des ADPICs, il considère que la seule voie efficace à l'échelle internationale vers plus d'équité est de partir de l'espace laissé par ces accords internationaux.