Le développement des nanotechnologies se traduit dès à présent par une liste de produits commercialisés, qu'il s'agisse de biens intermédiaires de la filière électronique ou de produits manufacturés « classiques » tels que les cosmétiques ou les détergents. Les outils d'observation, de mesure, de simulation et de manipulation à l'échelle du nanomètre et de la femtoseconde sont dorénavant eux-mêmes commercialisés pour l'équipement des laboratoires industriels et de recherche et pour les unités de test et de fabrication.
L'intégration de ces nouveaux outils dans des champs scientifiques fondamentaux et appliqués ouvre la voie à des convergences aux potentiels insoupçonnés, en particulier dans la production d'hybrides d'un nouveau type, combinant les fondamentaux de la physique, de la chimie et du vivant avec ceux des sciences mathématiques et informatiques. Ici apparaît la nature dynamique et systémique des risques liés au développement des nanotechnologies.
L'intelligence collective des combinaisons potentielles peut aussi mettre ces nouveaux outils et ces nouveaux matériaux au service de l'inflexion d'évolutions dont le prolongement semble conduire l'humanité, globalement, à une impasse énergétique, climatique et probablement démocratique en termes d'accès à la diversité culturelle, à la connaissance, à la santé et à la protection des patrimoines.
Quelles sont les forces à l'oeuvre, à l'échelle internationale, pour opter en faveur d'une logique coopérative en termes d'évaluation et de gestion des risques ? Quelles sont celles qui s'y opposent ? Comment le dialogue international responsable chemine-t-il depuis 2004 malgré les difficultés rencontrées ? Dans quelle situation l'Union européenne et la France se trouvent-elles au regard de cette problématique ? Comment les principes de responsabilité et de précaution fonctionnent-ils concrètement ? Telles sont les questions qui seront abordées lors de l'intervention.