Présentation

Dans un contexte marqué par la poursuite des impacts de la pandémie de Covid-19, des événements extrêmes liés au changement climatique et le déclin de la biodiversité, l'Iddri a célébré ses 20 ans d'existence en octobre 2021, en invitant des chercheurs et acteurs internationaux à la conférence internationale de haut niveau « Quelle gouvernance planétaire pour une relance durable ? Inventer un multilatéralisme nouvelle génération » afin de faire entendre la pluralité des analyses et des visions de l'avenir du multilatéralisme et du rôle de la durabilité en tant que question de coopération essentielle à cet égard, et d'identifier les questions clés à prendre en compte.

Ce Décryptage est l'interprétation et l'analyse par l'Iddri de certaines des controverses et des messages clés identifiés.

Messages clés

  • La planète va mal, et les institutions multilatérales actuelles ne sont pas à la hauteur pour traiter ses maux. Des lueurs d'espoir existent, mais les progrès dépendent largement d'actions unilatérales et bilatérales et les solutions mondiales font défaut. La confiance dans les institutions multilatérales est à son plus bas niveau et la pandémie de Covid-19 a mis en évidence des asymétries de longue date.
     
  • La réforme de la gouvernance économique internationale est une priorité, mais compte tenu de la transformation nécessaire et urgente vers la durabilité, elle devrait également être pragmatique, sans chercher à reconstruire de nouvelles institutions. Les débats déclenchés par les réponses aux impacts de la crise de la Covid-19 (droits de tirage spéciaux par exemple) ouvrent la voie à de tels progrès pragmatiques, et pourraient également ouvrir l'espace à des réformes plus profondes. 
     
  • La COP 26 sur le climat l'a mis en évidence, les demandes de justice, d'approches fondées sur les droits et de solidarité au sein des institutions multilatérales deviennent plus fortes et une absence de réponse pourrait être dommageable. Ces revendications ne doivent pas être considérées uniquement sous l'angle de la justice entre les gouvernements, mais aussi au sein des sociétés. Elles deviennent des stratégies plus crédibles, car la société civile, par exemple, a gagné en compétence pour mettre la justice climatique à l'ordre du jour par le biais des tribunaux nationaux, et joue un rôle de plus en plus important pour assurer la redevabilité des engagements. Au-delà du régime climatique, des propositions concrètes ont été faites pour rendre opérationnelle une approche fondée sur les droits pour la protection sociale. Le monde académique met également sur la table des approches et des concepts alternatifs, comme le passage d'une définition étroite de la sécurité et de l'intérêt national à une sécurité humaine ou mondiale.
     
  • Les attentes quant au rôle de l'Europe dans cette crise multilatérale sont élevées et ambiguës. Le Pacte vert a été cité comme un exemple à suivre, mais des inquiétudes - concernant plus particulièrement le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières - ont été exprimées quant à ses implications internationales. Ces tensions pourraient être atténuées par un discours clair sur l'utilisation des taxes collectées qui pourraient profiter à une transition mondiale vers des économies vertes et justes.
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