Présentation

Les zones à faibles émissions (ZFE-m) ont été conçues pour répondre à des enjeux sanitaires. Leur mise en oeuvre aura pour effet, en autre, d’accélérer le remplacement des véhicules thermiques anciens par des véhicules plus récents ou électriques. Une conversion du parc intervenant de manière anticipée sous l’effet de ce dispositif ou de mesures de type « lease social » est-elle pertinente d’un point de vue des émissions de gaz à effet de serre ? Si l’on prend en compte les impacts liés à la production, ne devrait-on pas au contraire chercher à faire durer les véhicules thermiques existants le plus longtemps possible ? Ce Décryptage examine les enjeux d’une problématique souvent mise en avant dans les débats pour questionner la pertinence des ZFE-m ou de l’électrification des modèles.

Messages clés

  • Le prolongement de la durée de vie d’un véhicule thermique ne permet qu’une réduction marginale des émissions de gaz à effet de serre par kilomètre additionnel parcouru, l’emploi de carburant fossile (part incompressible des émissions) pesant pour plus de 70 % de l’impact sur l’ensemble du cycle de vie de ces produits.
     
  • Le prolongement de la durée de vie d’un véhicule électrique constitue un levier important de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Encourager des durées de vie longues pour cette motorisation doit faire l’objet d’une politique publique volontariste (la réglementation sur la durabilité des batteries actuellement en discussion à l’échelon européen est de ce point de vue une priorité).
     
  • Pour un détenteur désireux de choisir une alternative plus vertueuse lors du remplacement de son véhicule, le scénario qui se révèle être le plus faiblement émetteur en gaz à effet de serre consiste à substituer de manière anticipée son véhicule thermique par un véhicule électrique (en considérant à la fois les impacts à la fabrication des véhicules et le fait que le véhicule thermique aurait pu rouler 4 années supplémentaires).
     
  • Le prolongement de la durée de vie d’un véhicule thermique ne peut s’envisager que pour les faibles rouleurs et à la condition d’un passage à l’électrique lors du renouvellement in fine du véhicule. Acheter un véhicule thermique neuf, plus faiblement consommateur en carburant, en remplacement de son ancien véhicule, puis le conserver 18 ans (durée de vie moyenne des véhicules en France) présente le pire bilan s’agissant des émissions de gaz à effet de serre.
     
  • Ces éléments liés aux enjeux de réchauffement climatique pourront être complétés par l’étude d’indicateurs environnementaux : déplétion des ressources minérales, impacts associés aux activités minières, consommation en eau, etc. Par ailleurs, les scénarios modélisés ne questionnent volontairement pas la demande en transport, ni la taille ou l’efficience des véhicules, alors que l’ensemble de ces leviers doivent être mobilisés et relèvent indubitablement de conditions intrinsèques à la réussite de la transition.
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