Alexandre Magnan participe à cet atelier d'experts co-organisé par Jean-Pierre Gattuso (au nom de l'Ocean Solutions Initiative) et le CSM (Centre scientifique de Monaco), dans le cadre de la Présidence monégasque de l'Initiative internationale sur les récifs coralliens.  

Les récifs coralliens sont sans doute les écosystèmes marins les plus menacés. Depuis des décennies, ils subissent les effets négatifs de facteurs locaux tels que la pollution et le développement côtier. Depuis la fin des années 1980, ils sont également sujets à des changements dans les facteurs mondiaux tels que le réchauffement des océans et, dans une moindre mesure, l'acidification des océans. Les phénomènes de réchauffement extrême ont conduit à des blanchissements récurrents à grande échelle des coraux et à des cas de mortalité massive. De tels événements devraient devenir de plus en plus fréquents dans les décennies à venir.

L'Accord de Paris vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 à 2 ºC au-dessus de la température préindustrielle. Cela serait bénéfique pour les récifs coralliens et limiterait considérablement les risques. Toutefois, la mise en œuvre de l'Accord de Paris est lente et il n'est pas certain que ses objectifs seront atteints. Même s'ils le sont, un réchauffement de 1,5-2 ºC aurait encore des effets négatifs considérables sur les systèmes des récifs coralliens.

D'autres mesures doivent être envisagées en plus des mesures d'atténuation pour réduire les risques auxquels sont exposés les récifs coralliens. Les principaux sont répartis en trois groupes : la gestion du rayonnement solaire, la protection du biote et des écosystèmes et la manipulation de l'adaptation biologique et écologique.

L'atténuation exige une transformation forte pour parvenir à une décarbonation profonde de l'économie. Il peut être tentant pour les décideurs politiques d'adopter d'autres approches dans l'espoir de limiter les dégâts sur les récifs coralliens. Des articles récents et l'attention des médias peuvent avoir envoyé des messages déroutants aux décideurs et au public. Il est essentiel que la communauté scientifique parvienne à un consensus sur les contributions respectives des différentes approches visant à réduire les impacts du changement climatique et envoie un message clair aux décideurs sur ce que des mesures autres que l'atténuation peuvent et ne peuvent pas réaliser.

L'Initiative pour des solutions océaniques réunira, sous les auspices de la présidence de l'Initiative internationale pour les récifs coralliens, un groupe d'experts pour clarifier cette question. L'événement est organisé par la Principauté de Monaco, l'Australie et l'Indonésie. Il est prévu qu'un article de perspective sera publié dans une revue à grande visibilité et largement diffusé par l'ICRI, l'ISRS et d'autres organisations. Il contribuera au sixième rapport d'évaluation du Groupe d'experts international sur l'évolution du climat et constituera un élément important des négociations dans le cadre du Cadre des Nations unies sur les changements climatiques.