Afin d’élaborer une stratégie de mobilité autonome durable, il est essentiel de répondre à deux questions : en quoi l’autonomie modifie-t-elle les enjeux classiques de mobilité durable ? Comment faire évoluer les politiques de mobilité pour saisir les opportunités offertes par cette technologie ?

Ce Policy Brief apporte des éléments de réponses à ces questions à partir des résultats d’une étude prospective sur les possibles scénarios de déploiement du véhicule autonome.

Messages clés

  • Le véhicule autonome est loin d’être une baguette magique pour la mobilité durable.

    Il ne résout pas certains des problèmes actuels – par exemple, il n’est pas évident que le véhicule autonome favorise le covoiturage ou accélère la décarbonation du secteur des transports à court terme – et génère de nouveaux enjeux : la quantité de données produites par l’autonomisation pourrait augmenter la consommation énergétique des véhicules ; l’autonomie pourrait accentuer les inégalités d’accès à la mobilité, tant sur le plan économique que géographique ; elle pourrait également faire baisser le coût d’opportunité du temps de transport, et donc favoriser l’augmentation des déplacements et l’étalement urbain. Néanmoins, la mobilité autonome présente également des opportunités à long terme et à certaines conditions (extension du périmètre de pertinence des transports collectifs, amélioration de l’accès à la mobilité pour les personnes sans permis, mutualisation des véhicules, etc.).
     
  • Afin de limiter ces risques et de tirer le meilleur parti des opportunités offertes par la mobilité autonome, les acteurs publics locaux et nationaux doivent orienter son développement.

    Le modèle de mobilité collective basé aujourd’hui sur les transports en commun est la matrice la plus à même de porter une mobilité autonome durable. De plus, les pouvoirs publics ont des leviers d’action : ils doivent profiter de l’immaturité de la technologie pour imposer leur agenda et orienter les futures offres en lien avec leurs priorités en utilisant leurs compétences en matière d’aménagement et de régulation de la voirie (voies réservées, priorité, vitesse, licence d’exploitation). De plus, les villes et leurs coalitions peuvent influencer les stratégies industrielles en développant dès maintenant des feuilles de route et des appels d’offre en matière de mobilité.
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