Cette étude a pour double objectif de : résumer les principaux éléments contenus dans la conrtibution déterminée au niveau national (INDC) soumise par l'Union européenne en amont de la COP21 ; et d'analyser les impacts en matière énergétique, économique et sociale de la mise en œuvre de cette INDC à l'horizon 2030, mais également 2050, échéance pour laquelle les objectifs de décarbonation de long terme ne disposent pas de politiques associées.

Les résultats obtenus à partir d'évaluations quantifiées réalisées à l'aide de modèles montrent que la restructuration du système énergétique européen vers une économie décarbonée suppose d'importantes transformations, au-delà de scénarios de type business as usual et ayant de possibles conséquences sur la production et l'emploi dans tous les secteurs économiques.

MESSAGES CLÉS:

  • LES OBJECTIFS DE L’INDC DE L’UE SONT EN PHASE AVEC LES OBJECTIFS GLOBAUX
    L’INDC européenne repose sur l’accélération des politiques climatiques actuelles, en particulier pour la période post-2020. L’objectif des 40 % de réduction des GES à l’horizon 2030 (tel que formulé dans l’INDC de l’UE) s’avère cohérent avec l’objectif global de limitation de l’augmentation de la température moyenne à 2°C, si des objectifs semblables sont également adoptés partout dans le monde. La mise en œuvre de l’INDC européenne dessine une trajectoire efficace économiquement en vue de l’objectif à long-terme d’une réduction, à l’échelle des pays, d’au moins 80 % des émissions locales de GES à l’horizon 2050 que s’est fixé l’UE.
     
  • TRAJECTOIRES DE RÉDUCTION DES GES
    Les progrès en matière d’efficacité énergétique dans tous les secteurs de l’économie et le déploiement massif de technologies renouvelables sont les clés pour une réduction des émissions de GES pour la période 2015-2030. Après 2030, les options bas-carbone, parmi lesquelles les véhicules électriques individuels, les biocarburants avancés et les technologies CSC, devront être développées à large échelle. L’électrification de la demande finale en énergie, combinée à la décarbonation de l’approvisionnement d’électricité, joue un rôle capital dans la transition vers une économie bas-carbone à l’horizon 2050.
     
  • IMPORTANTES TRANSFORMATIONS DES MODÈLES D’INVESTISSEMENT
    L'INDC européenne implique un changement rapide des modèles d'investissement dans tous les secteurs de l'énergie, avec des achats d'énergie en baisse, en conséquence de la mise en œuvre de mesures d'économie d'énergie, tandis que les dépenses d'investissement initiales augmentent de 10 % par rapport aux niveaux de référence en 2030. La mise en œuvre de l'INDC s’accompagne de défis particulièrement importants dans le secteur du bâtiment, car les dépenses d'investissement doivent être multipliées par environ un facteur 2,5 d'ici 2050 en raison des efforts importants à fournir pour améliorer l'intégrité thermique et la rénovation des bâtiments.
     
  • IMPACTS DE LA RESTRUCTURATION DU MIX ÉNERGÉTIQUE
    La restructuration du système énergétique de l'UE vers une économie bas-carbone implique des changements importants dans le mix énergétique par rapport aux tendances actuelles, entraîne une réduction de la facture d’importation d'énergie de l'UE, et a des répercussions sur la production et l'emploi dans tous les secteurs économiques. L'analyse CGE (computable general equilibium model) montre que l'INDC a des effets négatifs relativement limités sur l'activité économique de l'UE, avec des pertes de PIB de 0,4% en 2030 liées à des coûts de production plus élevés qui compriment la consommation intérieure.
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