A Reid Hall - de 12h30 à 14h00

Présentation :

Face à la poursuite du déclin de la biodiversité, à la défaillance apparente des approches environnementales traditionnelles ainsi qu’à la baisse des financements publics, les gouvernements, les ONG et les bailleurs appellent de plus en plus à la mise en place de nouveaux mécanismes innovants pour le financement de la conservation. Parmi ces instruments, les paiements pour services écosystémiques (PSE) visent à mettre en relation les « fournisseurs » des services écosystémiques, par exemple les agriculteurs qui empêchent le déboisement ou le braconnage, avec les « acheteurs » prêts à payer pour de tels services, par exemple les entreprises privées souhaitant une eau de qualité et en quantité suffisante pour leurs usines (notamment les entreprises hydroélectriques). Considérés comme des instruments plus directs, les PSE sont censés mobiliser les flux financiers nécessaires à la conservation et offrir de fortes incitations économiques pour modifier les pratiques nuisibles à la biodiversité.

Mais ces instruments sont-ils vraiment efficaces pour remédier aux problèmes de déforestation et de perte de biodiversité ? Sont-ils équitables et ne sont-ils pas perturbateurs dans les contextes ruraux des pays du Sud ? Après plus de 10 ans de recherche scientifique, de projets pilotes, de programmes nationaux et de fort soutien des donateurs, quelles sont les preuves de leur efficacité ? Toutes ces questions pertinentes sur le plan politique seront abordées lors de cette session avec tous les acteurs impliqués dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de ces instruments politiques. Après une présentation synthétique de la diversité des différentes initiatives de PSE en place, ainsi que des analyses contradictoires qui leurs sont associées, les débats porteront sur les résultats en termes d’efficacité environnementale et d’équité sociale de ces initiatives dans différents contextes des pays du Sud. Des pistes envisageables pour de futurs travaux de recherche permettant d’améliorer la base de connaissances sur les PSE seront présentées, pour aider à mieux informer ceux qui souhaitent promouvoir ou remettre en cause la conservation fondée sur les mesures d’incitation.

Cette session s’appuiera largement sur les données de terrain existantes et sur l’expérience de l’intervenant, et en particulier sur les conclusions du projet UE-Biodiversa INVALUABLE, coordonné par l’Iddri, dont Esteve Corbera était co-responsable. Yann Laurans lancera les discussions sur cet exposé.

Voir www.invaluable.fr

La session se déroulera en anglais sans interprétation