Cette étude a pour objectif, à partir d’entretiens réalisés sur le terrain, de mettre en lumière les visions du futur qu’ont les acteurs de la Réunion (sud-ouest de l’océan Indien) sur le thème de la vulnérabilité des littoraux de l’île aux risques liés à la mer. Elle considère deux pas de temps, le « futur proche » (horizon 2025) et le « futur lointain » (horizon 2050), et s’inscrit dans le cadre du projet de recherche VulneraRe (« Trajectoires de vulnérabilité des littoraux de la Réunion aux risques liés à la mer : renseigner le passé pour informer le futur », 2011-2016). il ressort de cette étude que pour l’acteur d’aujourd’hui, les tendances récentes des grandes composantes de la vulnérabilité aux risques liés à la mer se poursuivront dans le futur : érosion côtière, augmentation de l’exposition des enjeux, réduction des zones tampons terrestres naturelles, etc. Toutefois, ni le maintien des positions sur le littoral, ni le recul stratégique, ne doivent s’appliquer systématiquement, l’adaptation au changement climatique renvoyant davantage à trouver un équilibre entre ces deux positions.

MESSAGES CLÉS :

  • DES LITTORAUX EXPOSÉS

Les littoraux de l’île de la Réunion sont des lieux-clés de développement et d’occupation humaine, ce qui pose la question, dans un contexte de changement climatique, de leur exposition actuelle et future aux risques liés à la mer (érosion côtière et submersion marine notamment).

  • INTERROGER LES « VISIONS DU FUTUR »

Cette étude propose une analyse de la vision que les acteurs locaux institutionnels et économiques ont de la vulnérabilité future de ces littoraux, sur la base de 29 entretiens réalisés entre janvier et mars 2015. Comprendre comment les acteurs perçoivent les risques futurs et leurs moyens d’action pour y faire face est une composante majeure de la réflexion sur les stratégies d’adaptation au changement climatique, notamment parce qu’elle renseigne en partie l’aptitude d’une société à changer de modèle de développement littoral.

  • DÉPASSER LE SCÉNARIO DOMINANT DU « BUSINESS-AS-USUAL »

Les résultats montrent une certaine convergence des visions d’acteurs autour de la poursuite, dans avenir proche (2025) comme lointain (2050), des tendances récentes pour les grandes composantes de la vulnérabilité : accroissement de l’érosion côtière, augmentation de l’exposition des enjeux humains, diminution de l’étendue et de la surface des zones tampons terrestres naturelles (plages, dunes, végétation côtière), et renforcement de la politique de défense des côtes. En termes de stratégie de réponse, les acteurs plébiscitent essentiellement le maintien des positions sur le littoral. Or, cette vision du « business-as-usual » pose problème du point de vue de la démarche d’adaptation au changement climatique qui, elle, suggère une transformation profonde des modes d’occuper le littoral. Les résultats font toutefois émerger une vision alternative favorable au « retrait stratégique ». Bien qu’encore minoritaire, elle représente peut-être un signe d’ouverture sur d’autres formes d’aménagement du territoire.

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