La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a récemment adopté ses premières évaluations lors de sa quatrième plénière tenue à Kuala Lumpur (Malaisie). La manière dont ces travaux vont influencer les débats entourant les politiques de biodiversité, et potentiellement soutenir leur mise en œuvre, va maintenant être l’objet de l’attention de la communauté de la conservation. Grâce à sa structure originale et sa volonté de mobiliser une grande diversité de connaissances, l’IPBES est une opportunité historique pour synthétiser les connaissances sur les causes, provenant de l’action collective humaine, sous-jacentes à la perte de biodiversité. Mettre plus l’accent sur ces sujets dans les futurs travaux de l’IPBES nécessitera le développement de travaux interdisciplinaires innovants, mobilisant les sciences écologiques et les sciences sociales, et est un effort nécessaire pour trouver des solutions politiques pertinentes pour stopper l’érosion de la biodiversité.

RECOMMANDATIONS:

  • 1. Lors de la préparation du prochain programme de travail de l’IPBES, les gouvernements devraient :

    a. demander et donner la priorité à une évaluation thématique ad hoc des politiques et des instruments existants ayant une incidence sur la biodiversité à l’échelle mondiale ;

    b. mettre l’accent sur les « facteurs indirects » dans toutes leurs autres demandes d’évaluation ;

    c. s’assurer que les « facteurs indirects », en particulier les politiques et les solutions existantes pour leur mise en œuvre, sont traités de façon suffisante dans tous les documents d’étude, avec à chaque fois un chapitre dédié.
     
  • 2. L’IPBES devrait activement contribuer au renforcement de la contribution des sciences sociales à ses travaux :

    a. les travaux sur les politiques impactant la biodiversité au niveau mondial ne devraient pas être considérés comme normatifs parce qu’ils synthétisent la recherche sur les actions gouvernementales en cours et passées ; ils sont au contraire nécessaires pour soutenir la mise en œuvre efficace des politiques sur la biodiversité ;

    b. les gouvernements et les organisations d’acteurs devraient nommer un grand nombre d’experts en sciences sociales afin qu’ils soient en capacité de contribuer à, mais aussi de coordonner, de tels travaux interdisciplinaires ;

    c. de même, la proportion de spécialistes en sciences sociales nommés en tant qu’experts et auteurs principaux de l’IPBES devrait être augmentée.
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