Présentation

Cette Étude tente d'évaluer des risques que fait peser la culture du cacao sur la biodiversité, non seulement à travers la déforestation, mais également au niveau des parcelles de culture. Les principales initiatives du secteur en faveur de la durabilité y sont passées en revue et évaluées à l’aune de leur théorie du changement.

Messages clés

  • La chaîne de valeur du cacao/chocolat est caractérisée par une forte concentration des acteurs de la transformation. La division par 4 du nombre d’usines de broyage en Europe au cours des dernières décennies a entraîné une faible adaptabilité de la filière aux contraintes de production durable, et conduit au maintien d’une surproduction structurelle de cacao au niveau mondial.

  • La biodiversité au sein d’une parcelle de cacao n’est pas comparable avec la biodiversité d’une forêt naturelle. Cultiver le cacao en agroforesterie ne permet donc pas de compenser la déforestation.

  • En Afrique de l’Ouest, les systèmes agroforestiers sont généralement assez pauvres, et proches de la monoculture. Il est donc nécessaire de passer par une phase de restauration des écosystèmes agricoles.

  • Les labels « agriculture biologique » et « commerce équitable » présentent certains résultats intéressants, mais souffrent d’une trop grande dépendance aux prix mondiaux du cacao. Dans un contexte de surproduction globale, ils ne permettent pas toujours de représenter une alternative rentable à l’agriculture conventionnelle. Par ailleurs, leurs cahiers des charges ne sont pas suffisamment précis sur la question de la lutte contre la déforestation.

  • Le label Rainforest Alliance fait référence à des indicateurs assez complets pour garantir la protection de la biodiversité, mais souffre d’une mise en oeuvre très incomplète, alliée à des contrôles qui se focalisent plus sur la productivité et la qualité que sur les critères environnementaux.

  • Les engagements volontaires des entreprises sont presque exclusivement basés sur l’amélioration de la productivité. De nombreux travaux montrent pourtant le peu d’efficacité de l’intensification agricole pour la protection de la biodiversité. Le risque de déforestation reste donc fortement associé à un potentiel déplacement des zones de production vers des pays ayant encore un important couvert forestier.

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